La rédaction d'un texte est souvent une tache complexe. Et elle l'est encore plus lorsqu'on désire que ce contenu soit compris et analysé avec succès par des moteurs de recherche comme Google. Dans cet article en deux parties, Christian Méline nous explique la notion de metamots, sous la forme d'une empreinte de mots précis ou lexies, qui permettent d'expliquer un concept, une thématique donnée. Et expose quelques outils qui vous aideront dans vos recherches...

Par Christian Méline


Nous avons vu le mois dernier que la présence de lexies précises dans une page induisait les thèmes abordés par celles-ci et que, par conséquent, cela pouvait aider à satisfaire l'intention de votre internaute. Le metamot tente de représenter l'intention derrière le clic. Mais, une fois l'internaute arrivé sur votre page, va-t-il rester sur votre site pour visiter d'autres pages ?

Au fond, c'est un peu l'idée que vous n'avez peut-être pas formalisée consciemment, mais c'est un peu votre intention quand même, non ? Prenons les choses dans l'ordre.

Les metamots pour favoriser le clic sur les liens de maillage interne

On pourrait se dire qu'en plaçant une ancre exacte sur le lien pointant vers une autre page, on a fait l'essentiel du travail pour que l'internaute n'ait qu'une seule envie : cliquer sur ce lien ! Pour en avoir le cœur net, faites une campagne Adwords avec seulement le titre exact et sans aucune description. Ça clique ? Ça convertit ? (Bien sûr, ne faites pas dans votre titre la promesse de devenir riche en une semaine, sinon, c'est de la triche 😉 ).

La campagne sera probablement désastreuse. Il en faut un peu plus pour que l'internaute vous consacre encore un peu de son temps. Il va falloir argumenter, valoriser ce que vous pouvez lui apporter s'il clique sur le lien.

Alors, que faut-il lui dire au juste ?

Du glissement sémantique au glissement intentionnel

N'oubliez pas que votre visiteur est arrivé sur votre page avec une intention particulière, il passe déjà du temps sur la page où il se trouve et vous lui en demandez encore. Il faut donc lui faire valoir un enrichissement supplémentaire.

Dans ce cas, les metamots apportent quelque chose de particulier : ils permettent de savoir quoi mettre à proximité de votre lien pour se donner des chances qu'il ne quittera pas le site sitôt après avoir cliqué sur le lien...

Comment ? Rappelez-vous qu'un metamot n'est pas un ensemble de cooccurrences, mais qu'il constitue une empreinte (en réalité, c'est plutôt un signal). Si vous avez le metamot de la page où vous voulez emmener l'internaute via le clic, un "simple" calcul en logique floue permet de déterminer la valeur de chaque lexie commune aux deux metamots (celui de la page où se trouve l'internaute et celui de celle où le clic sur le lien va le mener).

Souvent, nous parlons de glissement sémantique. Mais la sémantique dont on parle ne devrait-elle pas être plutôt une sémantique de l'intention ? Quel sens a la démarche de l'internaute ? Pas quel sens a la page, mais en quel sens la page satisfait votre internaute ?

Finalement, ne devrait-on pas plutôt s'intéresser à donner une raison à votre internaute d'aller sur la page que vous lui proposez ?

Les metamots s'intéressent à l'intention de l'internaute, ce qui l'a motivé pour venir chez vous. Donc, si vous voulez qu'il clique sur un lien dans la page, vous devez vous projeter dans une autre forme de glissement : le glissement intentionnel.

Le glissement intentionnel

Pour pouvoir rédiger ce paragraphe décisif dans le voisinage d'un lien vers une autre page, il faudra choisir les lexies proposées par les metamots.


Fig. 1. Un exemple avec deux pages, l'une rédigée pour correspondre à l'intention derrière le mot "nougats aux amandes" et l'autre rédigée pour répondre à la question "que faire avec du nougat blanc".

Nous avons un certain nombre de lexies, avec des valeurs différentes. Idéalement, il faut prendre 3 lexies se situant dans des valeurs moyennes. Bien sûr, cela dépend étroitement de ce vous allez dire sur ces deux pages respectivement. En regardant les lexies de "glissement", sans doute que quelque chose contenant "chocolat", "blanc" et "miel" situés dans un intervalle de 15 mots avant et après le lien pourrait provoquer le glissement intentionnel souhaité. Ajouter quelques verbes en mode actif devrait achever la décision du clic sur le lien.

Il y a deux façons ensuite de conserver l'internaute, qui a toujours trop peu de temps, sur la page vers laquelle il s'est dirigé. Vous pouvez pointer vers l'URL de la page. Dans ce cas, la balise H1 va jouer un grand rôle pour conserver l'internaute, et il y aura intérêt à confirmer dans celle-ci une des lexies qui se trouvaient dans l'environnement du lien dont on parlait au paragraphe précédent. Ceci est assez facile à faire quand on a juste un lien à faire entre deux pages. Par contre, cela peut s'avérer plus coriace si vous devez faire un maillage de la page cible via plusieurs pages sources sur votre site.

Une autre façon de faire est de pointer directement sur un paragraphe spécifique de la page cible, celui où précisément vous avez utilisé, naturellement, les lexies de glissement. Pour ce faire, on utilisera des URL de la forme {pageweb.html}#ref1 avec une ancre ref1 (ref1 ou n'importe quel autre nom) existant bien sûr dans la page cible, juste devant la balise hn la plus proche mais au-dessus.


Fig. 2. Les pages qui peuvent être reliées à la page "nougats aux amandes" sont dépendantes de leur potentiel glissement intentionnel. Seules les pages "ayant réussi l'examen" vous sont proposées..

Et si on valorisait toute une zone d'un site de cette façon ?

Deux cas peuvent alors se produire :
- Les pages n'existent pas encore ;
- Les pages existent déjà sur votre site.

Dans le premier cas, il vaut mieux d'abord calculer un ensemble de metamots et vous pourrez, avec l'outil en ligne, concevoir un maillage global des pages en 1 ou 2 clics. Les pages ne pouvant pas être reliées entre elles ne vous seront pas proposées et vous ne pourrez donc que concevoir un système efficace.

Dans le deuxième cas : rassemblez toutes les expressions de vos pages existantes et le système vous dira quelles pages peuvent être reliées entre elles sans risque de perdre l'internaute.

Dans les deux cas, l'outil vous propose le meilleur maillage possible d'après ses calculs.

Exemple : vous ne voulez que les liens forts sur l'ensemble de vos pages. Vous pouvez, toutefois, limiter le nombre de liens que peut avoir ou recevoir chaque page.


Fig. 3.a. Sans limite,  voici ce que cela donne après un clic sur liens forts.


Fig. 4.b. Vous pouvez ensuite "spatialiser" pour voir comment les pages se regroupent entre elles.

On voit très nettement que l'on a deux grumeaux de pages, et que dans un des grumeaux, on a 3 sous-grumeaux (clusters). Un roll-over permet de voir quels sont les metamots concernés (un pdf rassemble toutes les informations détaillées dans un listing).


Fig. 5. En forçant le non-recouvrement dans la vue.

 

Du cocon sémantique au cocon intentionnel

Un cocon sémantique et intentionnel en deux clics ? C'est possible.

Quelques préalables toutefois :

  • Vous devez choisir une expression cible qui représente au plus près ce qui sera décisif pour votre page-cible.
  • Testez-en éventuellement plusieurs en faisant un petit pack pour voir leur répondant. En effet, si un metamot n'est pas attrayant, discordant avec votre offre, vide, ne retenez pas l'expression qui a ce type de metamot, c'est perdu d'avance. Là, on parle bien de la page-cible
  • Trouvez un maximum d'expressions ayant un volume de recherche au minimum 10 fois inférieur à l'expression-cible envisagée. La raison est que vous devez enrichir en information le cocon et non pas faire concurrence à votre page-cible.
  • Vous pouvez rechercher des expressions commençant par "comment", "pourquoi", etc.

Mais ne cherchez surtout pas à viser le volume de recherche, mais plutôt de brosser toutes les questions, ou besoin d'information, tournant autour de votre expressions-cible. N'hésitez pas à vous éloigner un peu de votre expression-cible, le système permet de remettre de l'ordre ensuite dans ce magma de metamots-candidats (c'est d'ailleurs son intérêt).

  • Intellectuellement, soyez prêt à perdre des soldats, sur 100 metamots, peut-être que le système n'en retiendra que 30, mais il ne retiendra que ceux qui fonctionnent.
  • Un cocon n'est pas une catégorisation de pages, mais un système "centré sur l'intention" qui est difficilement classifiable.
  • Le cocon créé par le logiciel est très raffiné au niveau du maillage, ne soyez pas surpris 😉

Vous avez vos expressions, lancez le calcul des metamots.


Fig. 6. Une fois ceux-ci calculés, sélectionnez votre expression-cible dans la liste.

Vous pouvez faire autant d'essais que vous voulez. Vous avez trois algorithmes possibles pour la création du cocon, vous pouvez comparer, jouer avec. Une fois que vous avez choisi celui que vous sentez le mieux, enregistrez-le et exportez le pdf avec toutes les informations.

Il ne vous reste plus qu'à rédiger les textes.


Fig. 6. Et voci le cocon.

Et Google ?

Google est un de vos internautes. Certes, lui-même n'a pas d'intention mais il connait si bien celles des internautes qui vont taper votre expression.

Une chose importante : l'expression sera peut-être tapée telle telle sur le moteur, ou l'expression sera issue d'une reformulation qu'a faite Google d'une autre expression. Ce qui compte, c'est que votre page corresponde à l'expression visée, qu'elle soit directe ou issue d'une reformulation.

Ce que vous donnez à vos pages via le soin que vous portez à vos internautes se retrouve le plus souvent dans votre visibilité. La démarche de raisonner ses liens au travers des intentions est certainement un des principaux enjeux d'aujourd'hui !
 


Christian Méline
Plus d'informations : https://self.cocon.se/, http://www.referencement-naturel-white-hat.fr/blog-seo/