Si un site web doit être pensé pour les moteurs de recherche dès sa conception, il en est de même pour l'accessibilité aux personnes handicapées. On sera d'ailleurs, à la lecture de cet article, étonné de voir à quel point la concordance entre les deux mondes - critères de pertinence des moteurs et critères d'accessibilité - sont proches. Une bonne raison pour faire d'une pierre deux coups...

La loi « pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » du 11 février 2005 apporte des évolutions fondamentales pour répondre aux attentes des personnes handicapées. En 2005, on recensait plus de cinq millions de personnes handicapées en France, soit près de 10% de la population. (Source : Ministère de la Santé et des Solidarités - 17/10/2006). Avec cette loi, l'accessibilité numérique est mise en avant et devient une priorité.

Les travaux de l'association BrailleNet depuis 1997 ont conduit à l'élaboration d'un label de Qualité : le label Accessiweb déclinant les critères d'accessibilité définis par le W3C, les W.C.A.G (Web Content Acessibility Guidelines). Le label Accessiweb liste 92 critères d'accessibilité et décline 3 niveaux de certification (Bronze, Argent, Or).

Près d'un tiers des 92 critères Accessiweb apportent une aide au référencement en permettant d'insérer ici ou là des mots clés caractéristiques d'un contenu et, par là-même, important pour les moteurs de recherche. La plupart de ces critères sont de niveau "bronze" et représentent donc un minimum à respecter pour les sites qui se veulent accessibles.

Balise TITLE

L'importance de cette balise longuement expliquée et commentée dans cette lettre depuis des années est un élément de base pour l'accessibilité. Les critères Accessiweb 8.4, 8.5 et 8.6 (ou point de contrôle 13.2 des WCAG 1.0) sont de niveau bronze.

C'est la première information lue par les navigateurs vocaux. Cette balise doit donc être explicite et décrire en quelques mots le contenu de la page. Tout comme pour le référencement, les titres tels que "bienvenue", "Page d'accueil" sont à bannir puisqu'ils ne donnent aucune indication pertinente à la lecture. Dès la lecture du titre, l'utilisateur doit savoir ce qu'il va trouver sur la page, quel est son contenu principal.

Sur un même site, le titre doit permettre de différencier les pages entre elles. Le contenu de la balise TITLE doit donc être structuré et ne pas être une suite de mots clés.

Les liens

La syntaxe des liens est très importante en accessibilité car elle est la base d'une navigation rapide et aisée. Les critères Accessiweb 6.1, 6.2 et 6.3 (ou point de contrôle 13.1 des WCAG 1.0) sont de niveau bronze.

Il faut savoir que la majorité des afficheurs braille présente généralement des longueurs de ligne de 40 caractères. Un lien de plus de 80 caractères (deux lignes sur un afficheur braille) oblige à plusieurs manipulations avant de lire l'intitulé complet du lien.

Si un utilisateur malvoyant se sert d'une loupe logicielle pour agrandir l'affichage de l'information, des intitulés de liens dépassant 80 caractères l'obligeront à déplacer plus fréquemment sa fenêtre de visualisation pour lire la totalité des liens.

Certaines aides techniques offrent la possibilité d'afficher la liste des liens présents sur une page web pour permettre aux utilisateurs une navigation rapide et aisée. Pour que de telles listes de liens soient exploitables, il est impératif que les intitulés des liens soient compréhensibles hors du contexte dans lequel ils sont utilisés, c'est-à-dire, sans le texte qui les entoure.


Fichier PDF téléchargeable ici (la lettre Réacteur n'était à cette époque-là disponible que sous cette forme).