Christian Méline est connu comme le loup blanc dans le petit microcosme du SEO français. Au travers de son blog, Ref-Nat WH ou maintenant de conférences, il tord le coup à des sujets complexes et explore les méandres des algorithmes des moteurs de recherche. Il a accepté de répondre à quelques questions...
Début de l'article :
Bonjour Christian, et merci de répondre à nos questions. Tout d’abord, peux-tu te présenter ?
Bonjour Olivier, et merci pour cette interview. Je suis un de tes premiers lecteurs, au siècle dernier. À l’époque, le référencement était, selon moi, davantage une « tâche » à accomplir qu’un métier à part entière comme aujourd’hui.
Les résultats des moteurs étaient peu pertinents. C’était pour beaucoup les annuaires qui apportaient le trafic, pas les moteurs. Les moteurs, eux, étaient tellement perfectibles que des initiatives de meta-moteurs (comme Copernic ou Super-mama) représentaient l’espoir d’avoir, un jour, des réponses correctes aux questions des internautes.
Je me souviens aussi de Ask.com qui a été le premier moteur à tenter le langage naturel, en anglais, sous le nom de AskJeeves... Ask aurait dû avoir plus de succès. Et c’est sans doute lui qui aurait mérité d’être à la place qu’occupe Google aujourd’hui. (Il me semble que tout cela s'est joué parce qu’un jour, Yahoo n’a pas voulu renouveler son contrat avec Google qui était son moteur interne...).
À l’époque, j’étais développeur de cédéroms, de jeux et surtout de logiciels « théoriquement » infaisables (c’est ce qui m’amusait le plus). J’avais fait mes premières armes en référencement en allant chercher du lien partout où je le pouvais sur la planète. Bien évidemment, c’était pour me faire connaître, notamment des Américains. Le gisement de trafic était dans les liens que suivaient les internautes quand ils se trouvaient sur le site d’une université américaine ou d’un annuaire. On ne faisait pas cela pour « ranker » sur Google.
Quelle époque ! Avoir connu la naissance d’Internet m’apporte beaucoup aujourd’hui : « cela permet de trianguler certaines perspectives », notamment l’éventuelle chute de Google ;-).
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Fichier PDF téléchargeable ici (la lettre Réacteur n'était à cette époque-là disponible que sous cette forme).