On entend souvent parler du CTR (Clic-Through Rate ou Taux de Clic) comme d’un éventuel critère de pertinence de Google. Mais qu’en est-il vraiment ? Quelle est la validité des différentes études parues sur le sujet ? Voici quelques pistes de réflexion sur un sujet qui divise le landerneau du SEO depuis bien des années…
Dans cet article, nous allons aborder l’un des marroniers de la communauté SEO : le lien entre le CTR (Click Through Rate, c’est-à-dire la proportion de personnes exposées à un lien qui vont cliquer dessus) sur le moteur de recherche et le positionnement au sein de ce même moteur.
CTR et positionnement sont deux concepts qui sont très clairement liés au sein d’un moteur de recherche : plus une page est présentée en « haut » des résultats de recherche, plus son CTR est grand. Un grand nombre d’études ont été publiées sur le sujet (voir à ce sujet l’article [1] du journal du net), et toutes montrent que sur Google, le CTR de la première position est globalement entre 30% et 40%, puis qu’il diminue ensuite pour être sous la barre des 10% dès qu’on passe la cinquième position).
Un gros CTR étant généralement le signe d’une page cible de qualité, il n’en a pas fallu plus pour que de nombreux SEOs fassent l’hypothèse que le CTR est un facteur de positionnement, et que donc la relation CTR – positionnement serait d’une certaine manière réciproque. Dans ce contexte, une bonne position donnerait un bon CTR, et un CTR meilleur que prévu à une position donnée permettrait d’améliorer son positionnement.
Est-ce que cette hypothèse est farfelue ? est-ce que le CTR est un levier actionnable ? C’est donc le sujet de cet article.
[Pour le moteur] utiliser le CTR organique ? pourquoi faire ?
Derrière l’idée que le CTR organique aurait un impact sur le positionnement se cache l’idée que le moteur aurait un intérêt à utiliser ce critère.
C’est un sujet que nous avons déjà abordé dans la lettre d’Abondance. Prendre en compte le comportement des utilisateurs pour modifier les résultats de classement permet d’améliorer la qualité perçue par les utilisateurs (voir par exemple les articles [2], [3] et [4]).
Sans refaire la même histoire une fois de plus, des études réalisées par les équipes de recherche des principaux moteurs montrent des améliorations de qualité perçue allant jusqu’à 15% grâce à l’utilisation de signaux implicites liés au comportement des internautes.
Est-ce que ces comportements sont monitorés par le CTR uniquement ? Non, il existe plusieurs types de métriques, mais la déviation au CTR moyen (nous en reparlerons plus tard dans cet article) est l’une d’entre elles.
Déterminer si il y a un lien ? Pourquoi faire ?
L’idée est de savoir définitivement si le CTR est utilisé par Google pour créer et/ou modifier son classement. Il faut noter qu’on retrouve généralement le terme anglais de « ranking factor », qui est particulièrement réducteur puisque le CTR peut être également correctif : il ne crée pas le classement, mais il permet de le modifier a posteriori. C’est d’ailleurs la seule hypothèse raisonnable, pour la bonne raison que, sans classement déjà existant, on ne peut pas calculer de CTR, et donc le CTR ne peut pas être une variable de création des classement. C’est une situation bien différente de celle des liens ou des contenus des pages web, qui existent indépendamment des moteurs de recherche (ce n’est pas le cas du CTR).
Guillaume Peyronnet est gérant de Nalrem Médias.
Sylvain Peyronnet est co-fondateur et responsable des ix-labs, un laboratoire de recherche privé.
Ensemble, ils font des formations, pour en savoir plus : http://www.peyronnet.eu/blog/
5