Comment faire pour embaucher un référenceur/SEO ? Comment savoir si la personne est compétente et comment juger de son niveau ? C’est une tâche complexe, et nous allons essayer de comprendre dans cet article les différentes méthodes pour y parvenir...

Le marché de l’emploi chez les référenceurs

Comme dans de nombreux secteurs d’activité aujourd’hui, le marché de l’emploi est tendu pour le référencement naturel. On se retrouve ainsi souvent confronté à une pénurie de candidats, et ceux qui postulent n'ont souvent pas ou peu d’années d’expérience.

De plus, ce secteur d‘activité a des spécificités uniques :

  • C’est un métier relativement récent (à peine 20 ans) ;
  • Il est en perpétuelle évolution technique ;
  • Il mélange des compétences très variées (rédaction, stratégie, communication, développement web, marketing, technique, etc.).

Et surtout, c’est un métier critique dans l’activité de nombreuses sociétés : sans visibilité sur le Web, certaines entreprises ne peuvent être viables économiquement.

C’est pour toutes ces raisons que de plus en plus de sociétés souhaitent recruter des référenceurs « in house », mais que le nombre de candidats qui se proposent est insuffisant.

C’est quoi un référenceur ?

Pour recruter un référenceur, il faut d’abord bien définir de quoi on parle. Pour rappel, le référencement naturel consiste à donner de la visibilité à un site web dans un moteur de recherche, dans le but d’atteindre les objectifs de l’entreprise : augmenter le chiffre d’affaires, améliorer la marge nette, renforcer l’image de marque, etc.

Un référenceur est donc théoriquement en charge de la planification et de la mise en place de l’ensemble des actions permettant d’y parvenir. Il existe ainsi différents types de référenceurs, et il faut les différencier :

  • Le référenceur transversal (qui traite tous les aspects du référencement naturel) ;
  • Les manager/chefs de projets SEO ;
  • Les spécialistes (en rédaction de contenus, en création de liens, etc.).

Les différents métiers

Mis à part les référenceurs généralistes (non pas dans un sens péjoratif mais dans un sens global), on peut trouver de véritables spécialisations que certains recruteurs iront chercher en fonction de leurs besoins. Ce sera souvent le cas sur des agences ou des annonceurs ayant une taille importante et où l’on peut se permettre de recruter plusieurs profils, chacun spécialisé dans un domaine SEO particulier.

Parmi ces spécialisations (qui pourraient-elles-aussi êtres redécomposées en sous-groupes), on peut notamment citer :

  • L’audit, la stratégie et la gestion de projets SEO ;
  • L’optimisation technique ;
  • La rédaction de contenus ;
  • La structure et le maillage interne ;
  • Le netlinking ;
  • L’analyse de logs ;
  • L’analyse comportementale (analyse du besoins, persona, etc.) ;
  • Etc.

Et on ne parle même pas des autres métiers du Web qui ont besoin d’avoir des compétences en SEO pour bien faire leur métier (par exemple les développeurs web qui devraient tous avoir des connaissances de base sur le référencement naturel).

Les autres tâches

Comme expliqué au début de cet article, la tâche initiale du référenceur est de faire venir des visiteurs sur le site web. Mais son véritable but est d’atteindre les objectifs de l’entreprise.

Un référenceur est donc souvent amené à « déborder » de son métier initial. Il n’est donc pas rare d’avoir des offres d’emploi plus élargies avec une part importante dédiée au SEO. On peut ainsi citer d’autres métiers comme le Traffic manager ou encore le responsable webmarketing.

On peut donc ajouter ces autres tâches et aspects dans un profil de référenceur :

  • SEA ;
  • Réseaux sociaux ;
  • Web Analytics ;
  • Ergonomie ;
  • Performance ;
  • Stratégie webmarketing ;
  • Etc.

Gardez donc toujours cela en tête quand on parle de recruter un référenceur.

Les diplômes et certifications

La problématique du diplôme

Contrairement à de nombreux métiers, les diplômes spécifiques en SEO n’existent que depuis peu de temps, et restent très rares. La plupart des référenceurs actuels sont ainsi des autodidactes. Certains ont des formations web généralistes, d’autres des formations initiales pour des métiers complètement différents (certains d’entre nous viennent de facultés de psychologie, de langues étrangères appliquées, etc.).

Cela nous amène d’ailleurs à la première difficulté de ce type de recrutement : comment savoir si la personne est compétente sur ce métier si on ne peut se baser sur un éventuel diplôme permettant une première sélection ?

Malgré l’existence de ces diplômes, trop de peu de personnes en dispose actuellement. Si vous recrutez un référenceur, seule une partie infime des personnes qui vont postuler en auront un, ce qui ne veut pas dire pour autant que ceux qui n’en ont pas ne sont pas suffisamment compétents.

Les certifications

A la place d’un diplôme, on peut essayer de se baser sur des certifications délivrées par différents organismes. Il en existe un nombre de plus en plus important au fil des années, mais la vraie difficulté est de trouvées celles réellement pertinentes.

Vous avez ainsi des agences, des concepteurs de logiciels ou des freelances qui proposent leurs propres certifications :

Un exemple de certifications données par une agence.

Google lui-même propose des formations dont certaines délivrent une certification, comme celle sur les fondamentaux du webmarketing.

Les formations web, par Google.

La difficulté est alors de savoir quelles sont les certifications crédibles ou non, et si elles permettent de réellement démontrer les compétences du référenceur que l’on souhaite recruter.

Parmi toutes celles existantes, nous conseillons fortement celles de l’association SEOCAMP, notamment la QUASEO et pour les plus expérimentés, la CESEO, cela pour plusieurs raisons :

  • Elles sont payantes ;
  • Le niveau nécessaire, surtout pour la CESEO, est élevé ;
  • Elles existent depuis longtemps ;
  • Elles évoluent et s’améliorent d’années en années ;
  • Elles sont conçues, maintenues et améliorées par des référenceurs.

On peut aussi citer celle des frères Peyronnet qui est, elle-aussi, qualitative.

Le flou autour du référencement naturel

Cela nous amène à la dernière grande problématique de recrutement que l’on peut citer, et qui est sans doute la pire : nous ne sommes pas tous d’accord en référencement naturel.

Si vous interrogez plusieurs personnes travaillant dans ce domaine sur un sujet précis, par exemple « quelle est l’importance du balisage Hn dans le positionnement ? », vous aurez des réponses différentes. C’est toute l’ambiguïté du métier où il peut y avoir des messages contradictoires entre les moteurs de recherche et les référenceurs, voire chez les référenceurs entre eux.

Il y a plusieurs raisons à cela :

  • Une communication de Google pas toujours précise ou véridique ;
  • Une communication parfois différente entre les différents moteurs de recherche ;
  • Des tests de référenceurs biaisés ou trop spécifiques ou insuffisamment fiables, ou simplement inexistants ;
  • Des moteurs de recherche en constante évolution ;
  • Une mauvaise transmission de compétences (comme l’explique cet article sur le partage d’expériences en SEO) ;
  • Le fait que plusieurs stratégies SEO différentes peuvent fonctionner ;
  • Etc.

Gardez donc toutes ces problématiques en tête quand vous recruterez un référenceur (ou que vous voudriez être recruté en tant que référenceur).

Les compétences nécessaires

Puisque les diplômes ne sont pas disponibles en nombre suffisant, prenons à bras le corps le cœur du sujet : sur quelles compétences dont-on juger un référenceur ?

Les compétences métiers

Comme pour n’importe quel autre métier, il existe des compétences indispensables, d’autres fortement utiles. Nous partons ici du principe que nous recrutons un référenceur transversal qui va travailler sur l’ensemble des aspects SEO. Théoriquement, ce dernier devra maîtriser les bases suivantes :

  • Contenus :
    • Rédaction de contenus optimisés pour le SEO ;
    • Maillage Interne, arborescence et structure d’un site ;
    • Compréhension du besoin utilisateur et analyse de la page de résultats de Google ;
    • Audit de mots clés.
  • Technique :
    • Maîtrise de « langages » informatiques : à minima l’HTML, si possible le JavaScript, le PHP ou encore le CSS ;
    • Audit technique d’un site ;
    • Fonctionnement d’un moteur de recherche : crawl, indexation, PageRank, etc. ;
    • Connaissances des freins SEO potentiels : duplication de contenus, canoniques, compatibilité mobile, etc. ;
    • Fonctionnement d’un site web et du nom de domaine : DNS, base de données, etc.
  • Popularité :
    • Savoir analyser la popularité d’un site ;
    • Connaître les différentes techniques d’acquisition de liens : inbound marketing, PBN, annuaire, guest-blogging, achat de liens, etc ;
    • Les critères E.A.T. ;
    • Le Knowledge graph.

Attention cependant, un bon référenceur ne doit pas forcément tout maîtriser. L’idéal est qu’il puisse avoir des bases sur chaque domaine pour les approfondir plus tard dans sa carrière professionnelle. Gardez bien en tête qu’un référenceur devra constamment se former pour être efficace, et qu’il est donc utopique de vouloir recruter un référenceur maîtrisant parfaitement les compétences citées auparavant.

On peut aussi y ajouter des compétences plus larges qui gravitent autour du métier de référenceur :

  • L’analyse de données (Web Analytics, logs, etc.) ;
  • Eventuellement la maîtrise des autres sources d’acquisition de trafic (réseaux sociaux, Ads, emailing, etc.) ;
  • Le webmarketing, la communication et le marketing en général ;
  • Les outils informatiques au sens large : Excel, Word, etc.
  • La gestion de projet (planification, suivi).

Les soft-skills

Mais ces compétences précises ne doivent en aucun cas écarter ce qu’on appelle des soft-skills, c’est-à-dire des compétences applicables à n’importe quel métier mais qui ont un écho important dans le quotidien du référenceur. Parmi ces dernières, on peut citer :

  • Le management et le sens relationnel (surtout en équipe ou en contact direct avec des clients) ;
  • La pédagogie, pour bien transmettre ses connaissances ou ses directives ;
  • La ténacité et la réactivité, surtout quand certaines préconisations ne fonctionnent pas comme espérées et qu’il faut donc changer partiellement ou totalement de stratégie SEO ;
  • Et bien entendu, la curiosité pour toujours tester.

Comment recruter un référenceur ?

Maintenant, voyons comment juger un candidat. Nous n’aborderons ici que les critères spécifiques au SEO et pas les critères communs à n’importe quel recrutement.

L’esprit

Comme expliqué, on ne peut recruter un référenceur maîtrisant tous les sujets. C’est encore plus vrai avec un marché du travail tendu et l’arrivée de nombreux juniors dans ce domaine. Le point le plus important, c’est donc l’état d’esprit de la personne que l’on veut recruter, notamment la curiosité et la passion pour le métier.

Si le futur apprenant possède ces qualités, il pourra devenir sans souci un excellent référenceur au bout de plusieurs mois ou année. En général, un référenceur qui fait ses propres tests et possède ses propres sites est souvent une preuve de son engagement pour ce métier et de sa capacité à évoluer.

Les 10 qualités d'un bon SEO. Source : Abondance.

Les expériences et les diplômes

C’est un autre moyen de faire le tri : les anciens postes occupés peuvent permettre d’avoir un ordre d’idée du niveau de compétences d’une personne. Attention cependant, le nombre d’année n’est pas forcément un gage de qualité. On peut ainsi avoir des personnes en entretien ayant 5 ou 6 ans d’expérience, et qui ont pourtant moins de compétences SEO qu’un junior qui arrive sur le marché du travail.

Vous pouvez aussi vous baser sur d’éventuelles recommandations données par les anciens employeurs ou clients, mais là encore attention, cela peut parfois être biaisé.

Enfin, le diplôme peut avoir de l’importance, comme les certifications dont nous avons parlé.

Les tests

C’est indispensable. On ne peut pas recruter un profil de référenceur sans tester a minima ses compétences. C’est d’ailleurs valable pour n’importe quel métier technique (développeur, web analyste, ergonome, etc.).

On va donc essayer de tester le futur référenceur sur les aspects principaux du référencement naturel. Dans l’idéal, essayez de faire passer ce test par d’autres référenceurs pour réellement juger de la qualité du futur référenceur.

Voici quelques exemples de tests possibles :

  • Rédaction d’un contenu optimisé SEO ou correction d’une publication existante ;
  • Poser des questions techniques, par exemple « à quoi sert une balise canonique ? » ou « comment désindexer une URL ? » ;
  • Faire un audit rapide d’un site web ;
  • Donner un problème technique et demander quelles solutions il faudrait mettre en place (par exemple « Cette URL n’est pas indexée, que feriez-vous pour que Google l’indexe correctement et rapidement ? ») ;
  • Montrer le profil de popularité d’un site et demander quelles actions il faudrait mener pour l’améliorer ;
  • Etc.

Comme indiqué ci-dessus, ce ne sont que des exemples, mais cela vous permettra de comparer plusieurs profils de manière bien plus efficace.

Conclusion

Recruter un référenceur est une tâche souvent compliquée aujourd’hui : un marché du travail tendu, des candidats souvent juniors et un métier difficile à juger pour ceux qui ne le maîtrisent pas eux-mêmes.

Nos conseils sont alors assez simples : faites passer des tests supervisés par d’autres personnes du métier (ou en tout cas qui travaillent dans le milieu du Web), priorisez l’état d’esprit sur les compétences brutes et si possible poussez vers les certifications les plus connues, notamment la QUASEO et la CESEO. Et vous mettrez toutes les chances de votre côté...


Daniel Roch, consultant WordPress, Référencement et Webmarketing chez SeoMix (https://www.seomix.fr)